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 août 10

1.3 – Le village

   Posted by: Le_Bébert   in Divers


Les pires craintes du guerrier se réalisent lorsque la troupe arrive en vue du village. Et qu’elle ne le voit pas! Là où se dressaient les cabanes et bâtiments communs deux jours auparavant, il ne reste plus que de la terre retournée et quelques éclats de ce qui constituaient les murs et charpentes. Tout est dévasté, rasé jusqu’au sol. Les aventuriers auraient juré qu’une tornade avait traversé le village s’ils n’étaient restés si près de la zone. Mais, sinon le climat, qui est capable d’une telle dévastation en si peu de temps ?

Tous sont atterrés par la vison d’une telle violence. Le guerrier part immédiatement à la recherche de sa famille aidé par le barde et le rôdeur qui le guident dans la forêt. Les autres aventuriers restés aux villages ne tardent pas à retrouver les mêmes traces gigantesques que celles trouvées plus haut sur le plateau. Mais aucun corps, aucune trace de lutte. Le paladin, en longeant la rivière, trouve la piste de villageois qui ont fuis dans cette direction. Malheureusement, il devra abandonner ses recherches et faire demi-tour un peu plus tard, n’étant pas à l’aise dans l’orientation solitaire en montagne.

Peu à peu les angoisses s’estompent lorsque des villageois reviennent par petits groupes jusqu’aux ruines du villages. La nuit approchant, les aventuriers organisent un campement de fortune pour abriter tout le monde du froid mortel de la nuit. Pendant ce temps, le fils ainé du guerrier, tenant son bras cassé en écharpe, est le seul capable de parler de ce qu’il a vu. Encore fortement choqué, il ne parvient à décrire qu’une énorme bête, apparue de nul part au centre du village puis ravageant tout. Avec ses énorme bras, il balayait les huttes et les maisons, méthodiquement. Brusquement le monstre s’est tourné vers l’ancien site d’exploitation, sur le flan de la montagne, et y a couru tout droit en hurlant de colère. Puis, en pleine foulée, il a disparu au beau milieu du site. Sur ces derniers mots, le jeune homme s’évanouit d’émotion. Les autres villageois sont terrifiés par ce récit qui leur rappelle ces effroyables instants.

Plus que jamais, la situation est pressante. Il y a trop de blessés pour les descendre vers Tol Marin, la citée la plus proche. Mais tous sont vulnérables ici tant que le village ne sera pas reconstruit. Le voleur et la dryade se portent volontaires pour emprunter le col ouest, avant que la neige ne le rende impraticable jusqu’au printemps. Ce qui signifie qu’ils ne seront de retour avant 3 mois avec des renforts logistiques et, ils l’espèrent tous, armés. Les troncs qui auraient dû servir à remplacer le mobilier de Maitre Morto sont débités en planches pour reconstruire les bâtiments, par ordre d’importance. Les structures militaires et religieuses sont délaissées pour privilégier un hospice et l’atelier. La prêtresse et le paladin célèbrent des cérémonies de fortunes et adressent leurs prières à Ul et Chaldan. Prières qui seront exhaussées si l’on considère le travail accompli dans la sérénité de la vallée coupée du monde. Malgré le manque d’artisan, le village est confortable lors des fêtes d’Erastide, au solstice d’hiver. Et finalement presque aussi grand qu’autrefois lorsque reviennent les beaux jours.

Cependant les renforts, menés par le voleur au printemps, sont peu nombreux. Et la menace se rappelle à eux lorsque tous reçoivent, en rêve, une vision. Chaldan et Nedra offrent à leurs fidèles la prophétie d’un bastion solide résistant aux assauts d’une marée ténébreuse. Belar et Yssa privilégient la stratégie qui exploite la nature du terrain : éboulement, avalanche et embuscade. Il en est de même pour la conclusion du Dal suite sa lecture méditative des cieux. La voix de Ul résonne comme mille tonnerres dans la tête de sa prêtresse et la conjure de se rendre immédiatement par delà le col nord et de faire front. Dans les steppes arctiques, elle y voit des tribus Karandaques se rassembler autour d’une masse floue. Et terriblement sombre.

Suite…