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 août 10

1.2 – La traversée du plateau

   Posted by: Le_Bébert   in Divers

Les trois chanceux voyageurs sont accueillis chaleureusement par l’équipe d’apprentis bûcherons. Cependant, aucun n’est enthousiaste à l’idée de rester coincer dans cette grotte. Pas tant à cause de l’odeur encore vive de loup mouillé que de la tempête qui peut à tout instant menacer leur abri. Tôt le lendemain matin, la décision est prise de partir au village avec la cargaison de troncs et fagots. Le bois est chargé sur des traineaux fabriqués sur place puis tirés par les hommes les plus costauds. Le tout sous la surveillance attentive de la dryade, juchée sur la proue du véhicule du rôdeur.

La neige tombée ces derniers jour rend pénible l’avancée et les nuages bas obligent la caravane à s’arrêter avant d’entamer la dangereuse descente vers la vallée et le village. Le campement est rapidement monté et, chacun sachant se rendre utile, la complicité devient plus forte entre les aventuriers. La prêtresse dûment remise de ses blessures décide d’assurer la garde du camp toute la nuit aidée du rôdeur. Malgré les forts sifflements du vent glacial, la nuit est calme et les guets s’endorment une heure avant l’aube.

Soudainement, un groupe de kobolds apparait derrière un surplomb rocheux, à une dizaine de mètres. Ils courent dans la direction du camp et ne semblent pas amicaux, d’autant qu’ils sont accompagnés de deux énormes yétis belliqueux. Il va falloir se défendre! Aussitôt l’alarme est donnée et tous émergent violemment de leur sommeil.

Les créatures se précipitent vers le camp et frappent à vue leurs occupants encore engourdis. Les défenseurs improvisent un front pour protéger les arrières autours du feu de camp et les premiers coups tombent. La bataille est sanglante. Les kobolds se battent avec violence et endurance ce qui ne laisse rien présager de bon quant à l’arrivée prochaine des yétis dans la mêlée. Un des monstrueux primates des montagnes empoignes deux malheureux kobolds à sa portée et les projette en direction des importuns, continuant sa course. Les défenseurs sont vite débordés, les créatures les contournant par les côtés, et le barde s’effondre sous les coups répétés des agresseurs. L’inquiétude grimpe alors que l’issue du combat s’assombrit pour les aventuriers. C’est dans le plus grand soulagement qu’ils constatent que les monstres les ayant contourné poursuivent leur route et s’éloignent du campement. Le combat se termine aussi rapidement qu’il a débuté. Le paladin reprend son souffle, son bouclier de bois est grandement entamé par les impacts de pierres et de griffes. Qu’est ce qui a poussé ces créatures à fuir en direction de la tempête, et ce, quitte à traverser un campement d’humains armés?

Une fois de plus les blessés sont soignés, mais cette fois il n’est plus possible d’attendre et prendre du repos. Ainsi exposés sur le plateau, il est urgent de reprendre la route en direction du village. Les troncs sont tirés jusqu’au torrent, là où les eaux deviennent des rapides puis une grande chute d’eau. Ils seront réceptionnés dans le bassin à côté du village, après leur course dans les eaux tumultueuses. Ainsi déchargés, les compagnons pourront suivre plus surement le dangereux sentier en pente. C’est là que le vieux mineur les quitte sans cérémonie, poursuivant son chemin dans une autre direction.

En chemin, d’étranges traces sont repérées dans la neige. Personne n’est capable de dire à quel animal elles peuvent appartenir tant elles sont grandes. La sorcière indique qu’un éléphant pourrait faire de telles traces. Mais un gros. Qui marcherait sur deux pattes. Quoi qu’il en soit, cela semblait se diriger vers le village avant que la piste ne disparaissent de façon soudaine. L’auteur des traces se serait-il jeté dans le vide? Ou envolé? Nul ne le sait mais, sans un mot, chacun s’accorde à accélérer le rythme de la descente au village.

Suite…